Qui sommes-nous?

Les statuts 2015 de l'association sont consultables ici:

Qui sommes-nous?

L’intérêt de la Martinique pour l’information géographique date d’une bonne vingtaine d’années. Ce fut d’abord le président du Conseil général, qui très vite, à la fin des années 1990, comprit l’utilité de financer auprès de l’Institut Géographique National, l’acquisition de la Banque de données topographiques (BD Topo), apportant 50% de l’investissement, tout en étendant aux services publics l’utilisation des données. En très peu de temps, le Système d’Information de la Martinique (SIGMA) voyait le jour, devenant un outil moderne de gestion du territoire pour le Conseil général.

Soucieux d’encourager les services de l’État et d’autres producteurs et utilisateurs de l’information géographique à se structurer, le Préfet leur assura, via le contrat de plan État-Région 1994-2000, des moyens d’équipement mutualisés. Le réseau informel limité en ressources financières des années 2000, mais animé d’un puissant mouvement de solidarité, se renforça. Il se transforma en association, véritable infrastructure de données géographiques numérisées (IDG), en novembre 2008, sous l’appellation  de SIG 972.

C’est en 2013, que SIG 972 se consolida en GéoMartinique, Centre de ressources géomatiques et infrastructure de données géographiques, avec le soutien de l’Association Française pour l’Information Géographique (AFIGÉO), présidée par le député-maire Dominique Caillaud. SIG 972, à l’origine un réseau de partage des données, développa diverses actions de mutualisation, en matière d’acquisition de référentiels, de formation, de sensibilisation à la géomatique. Il devint progressivement un réseau collaboratif de premier plan, développant des partenariats avec l’IGN.

Au 1er décembre 2015, GéoMartinique, Centre régional d’information géographique (CRIGe) comptait une trentaine de membres producteurs et/ou utilisateurs de données numérisées, dont le Conseil régional et le Conseil général, ouvrant la voie à la Collectivité Territoriale de Martinique.

L’arrivée de nouveaux membres dans la plateforme, comme la Collectivité Territoriale de Martinique, dont la responsabilité en matière de coordination de la politique de l’information géographique a été soulignée dans la loi NOTRe d’août 2015, marque une étape décisive dans sa construction. La consolidation des organes statutaires de l’association, l’efficacité du travail effectué par les administrateurs de la plateforme, dont la DEAL, par l’animateur  du Comité technique, Jean-Christophe Rouillé, et l’ensemble des membres, sont autant de facteurs favorables au succès de GéoMartinique. Les financements assurés dans le cadre du dernier CPER et par l’Etat nous permettent, avec la contribution de la société ALKANTE, d’inaugurer ce géoportail tant attendu.

Ce nouvel outil est un atout de premier plan mis à la disposition des membres de GéoMartinique, dans le cadre de la production de données numérisées, de leur utilisation mutualisée, pour les besoins de modernisation, de rationalisation du développement territorial. Croiser des données numérisées relatives à l’environnement, aux aléas climatiques ou volcaniques par exemple, à la répartition de la population, des infrastructures ou des installations économiques, sanitaires ou sociales et éditer des cartes directement utilisables deviennent un exercice facile avec le géoportail. Impliquer directement les publics dans la réalisation ou l’actualisation des documents de planification à l’échelle de la Martinique devrait satisfaire plus d’un.

L’ouverture des données publiques au citoyen dans le cadre de la directive européenne INSPIRE de 2007 est devenue une réalité en France au fil des années, que ce soit à l’échelon du gouvernement, des ministères, des collectivités territoriales, des villes. De nombreuses entreprises, dans le cadre de cette ouverture, ont choisi le numérique, l’information géographique, comme champ d’activités, bénéficiant du succès de la géolocalisation, du GPS, des objets connectés, etc. L’ouverture des données, connue comme mouvement Open Data dans le monde anglophone s’affirme chaque jour. GéoMartinique suit d’ailleurs de très près les travaux du groupe de travail OGC Open Data de l’AFIGEO. L’appui sur data.gouv.fr, la consolidation du partenariat entre l’AFIGEO et le Conseil National de l’Information Géographique (CNIG), la consolidation du réseau des Centres régionaux d’information géographique sont autant de facteurs favorables aux orientations nouvelles.

L’étape actuelle à réussir par GéoMartinique est l’accueil et l’accompagnement des entreprises à travers le pôle-métier Entreprises-Industries. La structuration des pôles Usages-Utilisateurs, d’une part, et Formation-recherche, d’autre part, doit rendre plus facile cette opération, en s’appuyant sur l’expérience acquise par les autres plateformes régionales de l’hexagone.

Initiateurs de l’ouverture des données avant la lettre, au bénéfice des acteurs locaux ne disposant pas de SIG, longtemps pénalisés par la distance, l’éloignement ou la sous dotation en moyens, les membres de GéoMartinique, le Comité technique, peuvent apprécier le chemin parcouru. La mise en œuvre de la directive européenne INSPIRE, en obligeant les États à ouvrir leurs données, orientation mise en oeuvre à l’échelle mondiale, est une occasion pour permettre aux Martiniquais d’effectuer leur premier inventaire du territoire insulaire avec ce géoportail. Mieux connaître son pays pour être plus responsable, produire, partager les données, les valoriser en vue de nouvelles utilisations, notamment économiques et environnementales sont autant d’orientations à l’heure du numérique.


                                  Maurice BURAC


                                  Professeur des Universités émérite